Quand les médias nous mentent sur le Bankrun
Agrora Vox. Le 8 décembre 2010 par enréfléchissant
 
 
 
 
 
 
Alors, la "révolution Cantona" a fait un flop ?! Pas si sûr.
 
Premièrement, les débats et la réfléxion engagés ne sont pas  discutables. Même si, comme le font remarquer les créateurs du site  Bankrun, les médias ont bien utilisé le mouvement. Voir notamment la  réaction de Yann Sarfati et de Géraldine Feuillien à cette médiatisation  de "
néo-censure".
 
 
Ensuite, les médias nous annoncent une mobilisation ridicule.
Réfléchissons, comment savent-ils ou estiment-ils cela ?
 
*Peut-être qu’ils font le compte de l’argent retiré sur la journée  et le comparent par rapport à ce qu’il est sur d’autres journées ?
Peu probable, seules les banques savent les montants échangés.
 
*Peut-être les journalistes ont-ils compté le nombre de personnes  allant utiliser le distributeur dans plusieurs villes différentes, et  plusieurs jours, pour comparer les transferts. Peu probable aussi.
Alors ils demandent directement 
aux banquiers si  l’action a eu des effets. Imaginez vous bien une banque dire que le  système qu’elle utilise est fragile et que donc, si les Bankrunners  continuent, ils pourront effectivement faire écrouler le système ?
 
Regardez cet extrait de Le Temps, journal suisse de référence :
 
"Nous n’avons rien remarqué. C’est un non-événement", a indiqué à l’AFP la Fédération nationale du Crédit Agricole, qui représente l’ensemble des caisses régionales du groupe.
A Paris, Lille et Marseille, l’appel n’a pas été suivi, ont constaté des journalistes de l’AFP.
A Marseille, ville natale d’Eric Cantona, les responsables de  trois agences bancaires (LCL, BNP Paribas, Société Générale) du  centre-ville n’ont relevé aucune activité inhabituelle.
A Paris, dans quatre agences du quartier de l’Opéra, les  personnels interrogés n’ont pas non plus noté plus de retraits que  d’habitude. Même son de cloche à Lille, où deux agences interrogées  (Crédit Mutuel et Caisse d’Epargne) ont indiqué n’avoir reçu aucune  demande de retrait de la part de leurs clients."
 
Tout cela n’est-il pas un peu gros ?
 
*Peut-être qu’ils pensent que comme il n’y a pas eu de queues  devant les guichets, le mouvement n’a pas été suivi. D’accord, imaginons  qu’
un million de  personnes a participé au mouvement, il y a 50 000 distributeurs de  billets en France. Cela reviendrait à 20 personnes qui agissent par  guichet, tout cela étalé sur toute la journée. C’est évident que des  queues ne peuvent pas se former. Pourtant, le mouvement aura été très  suivi. Et vu la médiatisation du mouvement en Europe et le fait que le  quart des gens répondent présent sur Facebook, on peut penser que le  million, un trentième de la population française, est allé retirer de  l’argent à la banque.
 
 
Donc, j’en conclus que les médias ne vérifient pas leurs dires ou ne réfléchissent pas.
 
Quant à l’échec du mouvement, du fait que le soir du 7 décembre, le  système est toujours en place, il s’agit de jouer sur une baisse des  dépôts. C’est-à-dire que c’est la baisse du nombre de liquidité dans les  banques qui causera l’effondrement du système.
 
Cette baisse des liquidité donnera ses effets dans quelques  semaines voire quelques mois, mais pour cela, il ne faut pas que les  gens remettent leur argent à la banque, et il faut qu’ils continuent à  aller retirer afin de laisser un minimum d’argent sur leurs comptes.
 
Par exemple en Irlande, une baisse de 17% des dépôts sur 3 mois a participé à entraîner la crise que connait le pays.
 
Attendons quelques semaines, et nous verrons si la chute des dépôts entraînera une crise. Mais pour cela,
 il faut continuer à vider ses comptes en laissant le minimum possible d’argent dessus.
	
	
	
Aucun commentaire
  
    
Dernière mise à jour de cette page le 07/02/2011