Affaire Batho: ça sent le GAZ

Affaire Batho : ça sent le GAZ !

Par Thyeff

Lors de sa conférence de presse sur son éviction du gouvernement, Madame Delphine Batho a, au milieu d'autres reproches, critiqué l'absence de collégialité au sein du gouvernement, alors que cette pratique avait été préconisée par J.M Ayrault lui même, et inscrite sur la charte signée par les ministres lors de leurs prises de fonction en 2012. Quelques ténors socialistes, la plupart opposés au non-cumul des mandats -allez donc savoir pourquoi -prompts à communiquer dans leurs gazettes locales acquises à leur bonne cause, ou experts du pouce tweeteur et vengeur, se sont gaussés de cette fixation ridicule qu'aurait pu avoir Madame Batho sur l'idée qu'elle se faisait du respect déontologique quand on signe un tel document.

Tous en chœur, ils ont réaffirmé, en termes choisis, politiquement corrects et surtout audibles par des électeurs sensibles aux grandes idées humanistes que la rue de Solférino a toujours défendue avec acharnement, la lapidaire et efficace phrase de Chevénement :

« Un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne. »

Cause toujours vieux con!

mais elle répond l'éffrontée !

Certains ont même poussé le trait en affirmant que cette déclaration d'une ex-ministre vexée et incompétente, ne pouvait pas porter à conséquence et que dans trois jours, tout serait oublié, prouvant ainsi la haute opinion qu'ils avaient de leurs administrés, bouffeurs de chipolatas et supporters du Tour de France.

Cependant Madame Batho n'a pas fait que de porter un jugement sévère sur les méthodes de hussards du couple exécutif. Elle a clairement laissé entendre que le lobby pétrolier et gazeux voulait sa peau depuis longtemps, avec comme porte-étendard Monsieur Philippe Crouzet, le patron de la société Vallourec, leader mondial de la fabrication de tubes sans soudures, utilisés par les compagnies qui extraient du gaz, du pétrole, et du gaz de schiste... Rajoutons à cette mayonnaise aux relents bitumineux, que la femme de Monsieur Crouzet, Madame Sylvie Hubac, n'est autre que la directrice de Cabinet du président de la République.