Oui, en France, certains salaires augmentent. La preuve !

Marianne, par Laurent Neumann. Mis en ligne le 2 mai 2013

PRM/SIPA
Décidément, il faut lire chaque matin l’excellent quotidien économique Les Echos, propriété du non moins excellent Bernard Arnault, Pdg du groupe LVMH. Ne serait-ce que pour rire un peu avant de partir au boulot – rire jaune, en l’occurrence.


Titre de ce Une ce matin : « Les salaires des patrons du CAC 40 écornés par la crise ». On se précipite à la page 25 en se disant que les stars de l’indice phare de la Bourse de Paris ont enfin gagné en modestie, que l’idée d’une nécessaire pudeur salariale en temps de crise leur a enfin traversé l’esprit.

Et, de fait, on apprend qu’en 2012, les 40 patrons de ces grandes entreprise ont vu leurs rémunérations baisser de 4% par rapport à 2011  : ils n’ont gagné « que » 92,7 millions d’euros. Soit, en moyenne, plus de 2,3 millions par tête de pipe. Soit, si l’on préfère, près de 200.000 euros par mois ! L’équivalent d’environ 150 Smic mensuels. Bonjour la modération salariale… 

Mais quand on entre dans le détail de leurs émoluments, on manque de s’étrangler. Maurice Lévy, le président du directoire de Publics, a vu sa rémunération progresser de 33% à 4,8 millions d’euros. Celle de Bruno Lafont, Pdg de Lafarge (2,8 millions d’euros), a décollé de 83%, notamment grâce à une prime de bons résultats de 800.000 euros ; celle de Jean-Laurent Bonnafé, le patron de BNP Paribas (2,8 millions d’euros), a été majorée de 33%. Et l’on pourrait poursuivre la litanie de ces managers qui ne connaissent pas la crise : Technip (2,5 millions) : + 27% ; Société Générale (2,5 millions) : + 26% ; Schneider Electric (2,4 millions) : + 15 % ; Véolia (1,5 million) : + 38%… Preuve que les salaires des grands patrons n’ont pas tous été « écornés par la crise »…

Le vrai gag de ce tableau d’honneur salarial est à mettre à l’actif de Carlos Ghosn, le PDG de Renault. A l’occasion de l’accord sur la compétitivité du groupe signé avec les syndicats, il s’est engagé à reporter à 2016 le versement de 30% de sa part variable. Quel beau geste ! Des 1,4 million d’euros qu’il devait toucher cette année, il ne percevra donc « que » 1 million. Mais le total de ses salaires (fixe + variable) s’élève tout de même à 2,6 millions d’euros. Auquel il faut ajouter son salaire de Pdg de Nissan : plus de 9 millions d’euros. Qui a envie de pleurer ?

Certains patrons, en revanche, ont bel et bien vu leurs salaires chuter, et sacrément, tel Franck Riboud, le Pdg de Danone (3,2 millions d’euros en baisse de 26%) ou Martin Bouygues (900.000 euros, en baisse de 60%). Quoiqu’il en soit, nos patrons-stars restent bel bien parmi les mieux payés d’Europe. Ouf !

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