Sauvons REISSA

Le Lot en Action n°69 (29 mars). Mis en ligne le 19 avril 2013

L’association REISSA va fêter au printemps ses dix bougies. En dix ans, que de chemin parcouru : créée comme association de préfiguration à un centre social, elle monte d’abord les accueils de loisirs d’Assier puis de Livernon et des animations pour les familles, puis l’école de musique (désormais autonome), puis devient centre social et culturel en 2010, puis invente le Caf’causse, café associatif à Assier, en 2011.
Aujourd’hui, le centre social et culturel est financièrement asphyxié. En cause, principalement, la fin des emplois aidés et l’augmentation constante des charges, notamment de personnel, mais aussi le manque de financement des collectivités locales. En effet, seules les communes d’Assier et de Livernon participent à ce financement tandis que la communauté de communes ne verse rien au centre social, hormis quelques mises à disposition de locaux. C’est pourtant toute la population du secteur qui accède aux services mis en place.
La somme manquante au budget prévisionnel 2013 n’est pas mince, 45 000 euros, mais correspond à des années de non-participation au financement de REISSA par la communauté de communes. Cerise sur le gâteau (d’anniversaire ?), c’est cette année que REISSA doit renouveler avec la caisse d’allocations familiales son agrément de centre social. Or sans engagement des collectivités locales pas d’agrément !
La solution pour sortir le centre social de ce mauvais pas est double : une subvention immédiate permettant d’empêcher sa fermeture avant la fin de l’année, et la mise en place d’un vrai partenariat pour le pérenniser. Et le conseil d’administration de REISSA de demander à la communauté de communes de prendre la compétence sociale. Mais, surprise, bien des élus de cette communauté et son président, pourtant unanimes à reconnaître le bon travail et la nécessité du centre, ne semblent guère pressés de lui venir en aide ! Ainsi, lors d’une réunion intercommunale le 18 février dernier, ils ont rejeté, au cours d’un vote d’ailleurs non prévu et donc entaché de nullité, cette prise de compétence et n’ont décidé que d’une subvention partielle.
Entre-temps, un comité de soutien à REISSA constitué d’adhérents de l’association et d’autres citoyens s’était créé afin de mobiliser la population autour de son centre social, d’interpeller les élus, bref, de faire du bruit. À son actif, une pétition signée par plus de 700 personnes, la médiatisation du problème, un premier rassemblement le 14 mars dernier à Livernon sous les bureaux de l’intercommunalité lorsque Jacques Ravaud, président de cette dernière, s’est enfin décidé à convoquer le conseil d’administration de REISSA pour commencer des négociations. Ainsi, chacun a un rôle bien distinct : le CA négocie, le comité de soutien fait pression !
Aux dernières nouvelles, Jacques Ravaud serait plus enclin à verser une subvention qui éviterait la fermeture du centre social… mais exige de REISSA un plan d’économies qui va entraîner la suppression d’un poste (d’où, à terme, moins d’activités pour les enfants et ados) ainsi que de substantielles hausses de tarif des accueils de loisirs pour les familles. Et des négociations s’ouvriraient afin de pérenniser le centre social sur ce territoire dont on ne sait par ailleurs ce qu’il va devenir, à l’heure des rocambolesques autant qu’opaques tractations sur le redécoupage intercommunal.
L’association REISSA pourra-t-elle souffler… ses dix bougies en mai prochain ? Ses adhérents et ses amis n’ont pas l’intention de relâcher leur vigilance.