Maladie de Lyme : l'appauvrissement de la biodiversité en cause

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Le Lot en Action, article publié dans le numéro d'octobre (n°114), mis en ligne le 31 octobre 2017

Environnement renard et maladie de lyme 1Nous publions régulièrement des articles sur la maladie de Lyme, tant cette pathologie se développe sournoisement, entendez par là sous les radars des médias et de l'État. S'il est urgent de s'occuper du dépistage de la maladie, de la prévention et d'engager des programmes de recherche médicale, il convient également de s'interroger sur les raisons de sa propagation.

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a relayé en juillet dernier une étude parue dans la revue scientifique The Royal Society Publishing (1), qui arrive à la conclusion que la diminution des prédateurs des rongeurs, tels que le renard, la marte, la fouine ou le putois, a des effets directs sur la transmission de la maladie de Lyme.

Cette étude, menée par plusieurs chercheurs de l'Université de Wageningen (Pays-Bas), montre par des analyses de terrain que l'activité des prédateurs abaisse le nombre de tiques dans un écosystème par la régulation des rongeurs qui en sont porteurs. Elle souligne également que « moins il y a de tiques, moins elles sont elles-mêmes infestées par des pathogènes comme la bactérie responsable de la maladie de Lyme ». Ces recherches permettent donc d'établir une corrélation entre la diminution des prédateurs et la prévalence des maladies transmises par les tiques.

Environnement renard et maladie de lyme 2Ce travail confirme par des données de terrain le lien établi par des chercheurs américains en 2012 entre la diminution du renard roux prédateur et l'augmentation rapide de l'incidence de la maladie de Lyme dans le nord-est et le Midwest des États-Unis. Ces recherches avaient par ailleurs montré que l'émergence de cette pathologie en Amérique du Nord était due à l'augmentation de la population de cerfs.

Le rôle des rongeurs et des grands mammifères dans le développement des maladies à tiques a déjà été mis en lumière à différentes reprises. Ainsi, en France, une étude menée en 2012 par le CNRS et l'Inra avait montré que le paysage pouvait influer sur le nombre de tiques en jouant sur la population de petits mammifères "hôtes" présents.

Des études menées dans plusieurs forêts d’Île-de-France par l'Inra, le Museum national d'histoire naturelle et l'Institut Pasteur ont démontré, quant à elles, la contribution significative de l'écureuil de Corée à la dynamique de la maladie de Lyme. La progression de cette maladie et de l'encéphalite à tiques est alimentée par l'explosion de chevreuils, cerfs et sangliers dans les forêts françaises, a de son côté expliqué le Commissariat général au développement durable (CGDD).

 

Notes

(1) En ligne (en anglais) : http://bit.ly/2xDfalg

 

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